Depuis 2017, Elcimaï Environnement emploie son expertise à un vaste projet d’unité de méthanisation construite dans le cadre de l’extension et de la modernisation de la station de traitement des eaux de Laon. Alors que sa première pierre avait été posée il y a un an, ses installations sont mises en électricité cette semaine. Exploitée par SUEZ, elle va permettre de valoriser 100% des boues issues de la station mais également un volume de biodéchets en complément.
DÉCOUVERTE DE la station d’épuration de Laon
Située Chemin de Leuilly, la station d’épuration de Laon traite les eaux usées domestiques, urbaines, industrielles et les eaux de pluie. Elle filtre les déchets solides, les graisses et les sables afin d’éliminer leurs éléments polluants tels que le carbone, l’azote et le phosphore. Après un passage par une zone de phyto-épuration puis un corridor écologique créé en remplacement d’un fossé en béton qui conduisait les eaux pluviales et les rejets de la STEP, l’eau propre est ensuite rejetée dans la rivière de l’Ardon, un milieu aquatique naturel et fragile classé zone sensible. Ce corridor, en cohérence avec la démarche engagée par le Syndicat du bassin versant de l’Ardon et de l’Ailette, permet entre autres d’adoucir le rejet. Ces zones sont propices au développement de la flore et de la faune.
Les premiers collecteurs d’assainissement de Laon ont été créés dans les années 1930. En 1989, un bilan rendait compte d’une pollution relativement élevée de l’Ardon. Elle était considérée à cette époque comme un « égout à ciel ouvert » car en temps de pluie, les rejets provoquaient des remontées hydrauliques, de la mousse apparaissait à la surface de la rivière. Pour restaurer la qualité de l’Ardon, des travaux ont eu lieu en 1993 avec des actions de reconstruction et de stockage en réseaux.
Mais en raison de l’accroissement du périmètre du réseau d’assainissement, la station d’épuration connaissait, au milieu des années 2010, une saturation hydraulique. Les études menées ont convaincu la collectivité de créer une filière de valorisation énergétique des déchets issus du traitement des eaux. La solution mise en œuvre permet de valoriser les résidus des eaux usées appelées « boues de Step », mais aussi une fraction des biodéchets du territoire, pour produire du biogaz épuré et de l’amendement organique pour l’épandage des agriculteurs locaux. Par le renfort des mesures environnementales de la station, cette double valorisation inscrit nettement le projet dans une démarche d’économie circulaire écologique.
Elcimaï Environnement intervient en tant que Maitre d’œuvre
Dès 2017, la Communauté d’agglomération du Pays de Laon avait confié à Elcimaï Environnement la maîtrise d’œuvre complète du projet. Pour garantir un fonctionnement en phase avec le développement démographique et économique local, Elcimaï Environnement avait proposé une évolution du projet autour de 3 axes :
- la rénovation de la station d’épuration, pour préserver la qualité de l’épuration et les rejets en milieu naturel et pour augmenter les garanties et réduire les nuisances ;
- l’augmentation des capacités de traitement, en redimensionnant les installations pour porter la capacité de traitement à 45 000 équivalent-habitants ;
- une innovation pour valoriser, en plus des boues de la station, une fraction de biodéchets produits sur le territoire, sur un même site, par la mise en œuvre d’un méthaniseur.
La mise sous tension a eu lieu le 25 septembre. Le projet entre désormais en phase d’observation pour une durée maximale de 2 mois, afin de contrôler et apporter les derniers réglages. Les premiers litres de biogaz issus des « boues de STEP » sont attendus pour la fin de l’année.
Vue aérienne du site – ©Groupe Elcimaï – source Degremont
« Le territoire de Laon est engagé dans la démarche Zéro déchet, Zéro gaspillage, précise Christophe Yzet, Responsable de développement chez Elcimaï Environnement. L’installation d’un méthaniseur va permettre de valoriser 400 tonnes de biodéchets par an. Auparavant éliminés par une filière traditionnelle, ces déchets organiques seront désormais transformés en biogaz revendu sur le réseau GrDF et en compost distribué aux agriculteurs locaux pour soutenir leur épandage. Ces valorisations permettront de réduire l’impact financier des travaux de modernisation de la station d’épuration et de garantir la qualité de l’environnement grâce à des mesures compensatoires. »
Le débit du biogaz attendu oscillera entre 30 et 60 Nm3/h pour une moyenne à 54. Le niveau de rejet en sortie remarquable phosphore total sera de 0,8 mg/l (grâce à la mise en place notamment de traitement tertiaire) et DBO5 à 9 mg/l.
Le montant des travaux s’élève à environ 15 millions d’euros HT d’investissement.
Publié le
20/09/2023
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