Du 23 au 26 octobre prochains, la Région Guadeloupe organise une conférence internationale relative aux algues sargasses* qui s’échouent sur les plages du territoire, constituant une menace pour l’économie, l’écologie et la santé. La Région Guadeloupe a chargé GIRUS GE de mener une étude autour du sujet qui vient de lui être remise.

Les côtes des Antilles, notamment de la Martinique et de la Guadeloupe, subissent des échouages d’algues sargasses (macro-algues brunes) de manière irrégulière depuis 2011. L’origine du développement de ces algues échouées, qui constituent une menace pour l’économie, l’écologie et la santé, reste à mieux définir. Certains éléments bibliographiques émettent des hypothèses : éléments minéraux dans les eaux côtières liés à la disparition de la mangrove dans les grands estuaires, impact du changement climatique sur les courants, ou encore réchauffement des eaux de surface.
Ces échouements de sargasses sont un sujet aigu qui mobilise de nombreuses actions de recherche et le développement de solutions de collecte et de valorisation ou traitement sur tous les territoires des Caraïbes et du Mexique.
Face à ce phénomène majeur, le Préfet de Région a chargé la Région Guadeloupe de mettre en œuvre des moyens d’aide et de suivi auprès des communes pour le nettoyage des plages dans un délai de 48 heures, ainsi qu’une solution de collecte en mer (afin d’éviter l’échouement), objet d’une consultation en cours, enfin d’étudier les solutions techniques de traitement et valorisation des algues récoltées.
Actuellement 90% des algues ramassées sur les plages sont stockées sans valorisation (en Martinique et en Guadeloupe).
Les enjeux sont donc les suivants :
- Assurer des exutoires immédiats pour les sargasses collectées, dans le respect des normes en vigueur,
- Traiter des volumes importants sur un temps court (les sargasses arrivant en pics),
- Développer des processus de valorisation tenant compte du caractère aléatoire de la ressource,
- Identifier les potentiels de valorisation sur le long terme, permettant de dégager une économie de la sargasse et d’entrer dans une dynamique d’économie circulaire.
GIRUS GE, filiale du Groupe ELCIMAÏ spécialisée dans l’économie circulaire et la transition énergétique, a été chargée de réaliser cette étude. Celle-ci impliquant un certain nombre de problématiques :
- Quel est le contexte réglementaire et économique applicable aux algues avant échouage ?
- Quelles sont les techniques pour traiter ou valoriser ces algues, éprouvées à l’échelle industrielle, en voie de développement, au stade recherche ?
- Quel plan d’action pour la Guadeloupe ?
Récemment présentée, l’étude a mis en évidence plusieurs solutions techniques et une planification en fonction des besoins et de la maturité des techniques.
À court terme (1 à 2 ans) : épandre des algues collectées (à opposer au stockage), par pompage dans des conditions de contrôle et suivi satisfaisants.
À moyen terme (2 à 4 ans) : mobiliser des techniques éprouvées permettant de satisfaire à un besoin de masses (arrivées massives sur 6 mois) : séchage, stockage, compostage, mise à disposition pour valorisation énergétique, mise en ballots (réalisation de dunes).
Enfin, à long termes : développer à partir de plateformes de séchage/stockage des modes de valorisation avec une valeur ajoutée : pyrogazéification, bioplastique, extraction moléculaire…
Fortes de cette étude et des orientations proposées, la Préfecture et la Région ont décidé de créer un groupe de travail visant à définir les installations à construire (opérationnelles à moyen terme) et mettre en œuvre des plans d’épandage dès 2020.
Publié le
22/10/2019
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