quelle gestion des eaux pour les sites industriels ET logistiques de demain ?

La gestion de l’eau en milieuX industrielS et logistiqueS

La gestion de l’eau constitue un enjeu majeur pour notre société, et c’est d’autant plus vrai concernant les activités industrielles et/ou logistiques. En effet, l’eau, ressource vitale, au cœur des préoccupations, nécessite un engagement des industriels et des collectivités. En effet, chaque année, près de 2,5 milliards de m³ sont prélevés en France, selon le Ministère de la transition écologique (données BNPE).

Face à la raréfaction de cette ressource et aux enjeux environnementaux et financiers, une gestion efficace et responsable de l’eau est indispensable.
Conscient de ces enjeux, Elcimaï a fédéré très tôt ses experts autour de cette thématique, pour mettre en places des solutions efficaces et pérennes.

Dans l’immobilier logistique, l’eau n’est pas une ressource critique. L’eau est principalement utilisée dans les bâtiments sociaux (sanitaires, vaisselle, entretien ou alimentation) et dans le nettoyage des camions et voiries. Cependant, les projets immobiliers logistiques ont un impact direct sur la gestion des eaux pluviales, et donc l’environnement, avec des surfaces foncières importantes imperméabilisées. Il est donc important de prendre la mesure, des la conception, des solutions permettant d’optimiser la gestion de ces eaux.

C’est ainsi que nous avons réalisé une étude d’observation en étudiant 5 projets logistiques de taille et de type différent, afin de déceler les caractéristiques importantes de conception influant sur la gestion des eaux pluviales. Voici les observations :

  • Dans le cadre des entrepôts XXL, les surfaces étanches (bâti et circulations) représentent environ 60% de la surface du foncier.
  • Dans le cadre des plateformes de triles surfaces étanches (bâti et circulations) représentent entre 70% et 75% de la surface du foncier
  • Dans les deux cas, la surface dédiée aux ouvrages de gestion des eaux de pluies (EP) et eaux d’extinction incendie (EEInc), bien que non négligeable, reste inférieure à 10% de la surface totale du foncier.

Cette répartition du foncier en faveur du bâti est bien évidemment critique pour l’optimisation financière du coût au m² du foncier total.

Cependant, le dimensionnement des ouvrages de gestion des eaux (EP et EEINC) est également critique et doit être constamment ajusté au projet et calculé en conception, notamment dans le cadre des négociations des polices d’assurance (incendies, décennales, centennales) en plus du cadre légal.

Pour supporter les engagements environnementaux pris par les entreprises, qu’elles soient bailleuses ou propriétaires, de nombreuses certifications sont demandées dans le cadre de nouvelles réalisations.

Qu’il s’agisse d’eaux pluviales, de process, ou d’eau potable, ces certifications contraignent à prendre des mesures de conception et à adopter des solutions entraînant une meilleure gestion de l’eau, en tant que ressource, mais également en tant que bien commun.

Plusieurs critères d’évaluation quant aux solutions mises en place sont considérées, selon certaines thématiques détaillées ci-après.

Tableau illustrant les influences des certifications sur les eaux et la biodiversité

La protection de l’environnement :

  • Réduire la consommation d’eau : en optimisant les processus, en détectant les fuites et en mettant en place des systèmes de récupération d’eau.
  • Prévenir la pollution de l’eau : en traitant les eaux pluviales polluées en amont de leur rejet ou l’infiltration dans les eaux douces souterraines. Aussi, en confinant les eaux d’extinction incendie dans les bassins de rétention.
  • Protéger les ressources en eau : en adoptant des pratiques durables et en sensibilisant les employés.

L’amélioration de la performance environnementale de l’entreprise :

  • Répondre aux exigences réglementaires : en se conformant aux normes environnementales en vigueur.
  • Améliorer l’image de marque : en démontrant un engagement en faveur du développement durable.
  • Réduire les coûts : en optimisant la gestion de l’eau et en évitant les pénalités liées à la pollution.

L’optimisation des process :

  • Améliorer l’efficacité des opérations : en mettant en place des systèmes de suivi et de contrôle de la consommation d’eau.
  • Réduire les risques : en identifiant et en maîtrisant les sources de pollution.
  • Réduire les prélèvements : en favorisant des approches de reuse de la ressource.

Nos ingénieurs ont modélisé différentes approches de conception visant à remplir le cahier des charges des investisseurs, ceux des certifications recherchées, ainsi qu’à optimiser le rendement économique des unités logistiques.

Notre choix final s’est porté sur une stratégie d’infiltration que l’on peut résumer par les points suivants :

  • Infiltration de 100% des eaux pluviales
  • Infiltration à minima de 50% des eaux pluviales des surfaces de parking VL
  • Taux d’absorption de la parcelle sera supérieur à 30%
  • Utilisation privilégiée des dispositifs de pré-traitement de type infiltrant
  • Utilisation des surfaces étanches liées à l’activité pour confiner les Eaux Extinction Incendie
  • Proposition de dispositif de récupération des Eaux de Pluie vers réutilisation possible
  • Optimiser les coûts des ouvrages

Schéma illustrant différentes techniques d’assainissement par l’infiltration

L’infiltration prend tout son sens pour ses vertus environnementales (moins d’impact biodiversité, meilleure gestion des épisodes extrêmes notamment des inondations de voiries) mais aussi financier. En effet, le coût des ouvrages d’infiltration est inférieur à celui des ouvrages de rétention, pour une capacité de stockage supérieure. La modélisation des coûts respectifs des deux stratégies donne un verdict sans appel en faveur de l’infiltration.

L’eau est souvent une ressource critique dans le cadre industriel, son partage et sa gestion sont d’autant plus importants.

Il y a plus d’un an, un arrêté du 30 juin 2023 a été publié, concernant les restrictions de prélèvement en cas de sécheresse. Ces restrictions s’appliquent à toutes les installations concernées par les arrêtés préfectoraux de sécheresse, ayant des consommation supérieure à 10 000 m3/an (y compris consommation AEP) et pas seulement aux installations ICPE supérieure.

La nature de ces restrictions sont les suivantes :

Considérant ces risques, la préservation et la gestion des eaux dans les process industriels revêt maintenant un enjeu financier crucial : éviter les impacts négatifs sur la continuation d’activité des sites.

De plus, des discussions économiques et politiques apparaissent aujourd’hui quant à la tarification des consommations. Celles-ci laissent transparaître un impact haussier sur le prix du m3 futur, qui, en fonction de l’évolution, pourrait avoir un impact direct sur les coûts d’exploitation des sites, et donc de revient des produits.

Intégrer dès aujourd’hui les solutions de réutilisation (REUSE/REUT)qui permettent de mitiger ces risques relève donc également de la stratégie financière de l’entreprise, eu égard aux tendances observées.

Révolution dans l’industrie agroalimentaire

Le législateur abonde déjà en ce sens. Le 8 juillet 2024, un nouvel arrêté concernant l’utilisation des eaux recyclées dans l’agroalimentaire a été publié, une révolution en faveur de l’utilisation plus durable des ressources. Les entreprises de préparation, transformation et conservation des denrées alimentaires sont concernées. La réglementation des usages, déclaration et autorisation pour l’utilisation des eaux impropres à la consommation humaine dans les processus alimentaires sont décrites.
Ce nouvel article exige :

  • L’autorisation de l’utilisation des eaux recyclées en contact avec les produits alimentaires.
  • Le respect des normes de qualité strictes.
  • Une documentation et contrôle rigoureux de la qualité des eaux utilisées.

Deux étapes sont nécessaires pour réaliser vos démarches :

  • La soumission du dossier d’autorisation aux préfets.
  • L’intégration des analyses HACCP dans le plan de maîtrise sanitaire.

Cette nouvelle réglementation a pour objectif de promouvoir l’utilisation durable des ressources en eau tout en garantissant la sécurité sanitaire des aliments.

👉 Retrouver l’article : https://lnkd.in/gRtUUzTC

Le Groupe Elcimaï, via ses filiales de promotion immobilière, d’ingénierie et de contractant général, conçoit et réalise notamment des unités de production cosmétiques en clefs en mains et en maîtrise d’œuvre, qu’ils s’agissent de bâtiments neuf, d’extension ou de revamping de bâtiments existants. Les questions de la décarbonation de la production et de la gestion vertueuse de la ressource eau sont très présentes depuis plusieurs années et s’inscrivent dans une démarche environnementale avec ou sans certification (labels BREEAM, LEED ou HQE). Nous avons développé des solutions pour répondre à ces problématiques.

La filière se mobilise afin de réduire son impact dans le prélèvement d’eau potable. Pour cela, des efforts et progrès sont en cours sur la formulation des produits, les équipes de recherche et développement ont intégré ce paramètre dans la mise au point des nouvelles gammes de produits (formulation, matières premières, usages).

Au sein des unités de production, de nombreuses dispositions techniques telles que les procédés de lavage économes (NEP/CIP) ,  les techniques de production d’eau process performantes (recyclage des concentrats dans le cas d’osmose inverse), la récupération d’eau de pluie et les organes de réduction de consommation sont mises en place et suivies à l’aide d’un plan de comptage (compteurs, débitmètres, cartographie des consommations).

Au-delà de ces moyens usuels et nécessaires, la question du traitement et réutilisation des eaux usées industrielles (REUSE/REUT) est abordée dans nos projets de construction. En effet, les normes de rejets doivent être respectées et des solutions de traitement des eaux usées industrielles sont à mettre en place.  En fonction de la charge des eaux usées, le traitement sera plus ou moins important.  Après traitement, ces eaux traitées souvent rejetées peuvent être recyclées et réutilisées dans les process industriels cosmétiques  (eaux de lavage,  utilités).

Le REUSE de l’eau se fait après un traitement complémentaire du type ultrafiltration, osmose inverse, évapo-concentration.

Ainsi, la consommation d’eau de ville se limite à la consommation humaine et à la production d’eau process de haute qualité comme matière première.

Schéma de REUSE eaux de process industrie

Illustration du cycle fermé des eaux de lavage