Quelle est la part des émissions de gas à effet de serre du transport maritime dans le monde ? 3%1. Cependant, ces émissions sont projetées à 17% en 2050 si aucune action n’est prise. L’enjeu est de taille car le secteur maritime représentent d’ores et déjà 16 % des émissions du fret et 70 % des tonnes kilomètres transportées2 .
Le 10 juillet 2024, l’Organisation maritime internationale (OMI), sous l’égide de l’ONU, a adopté une stratégie de décarbonation du transport maritime d’ici 2050. L’un des piliers avancé est « le recours à des techniques, et des combustibles ou des sources d’énergie de moins en moins carbonées »1.

Le bioGNC : une solution de décarbonation
Parmi les sources d’énergie décarbonées disponibles, le bioGNC, ou biométhane carburant, est considérée comme l’une des solutions. Version renouvelable du gaz naturel, il est issu du biométhane, qui est un biogaz produit en France, à partir de la fermentation des déchets organiques d’origine agricole, industrielle ou ménagère².
Dans une étude commanditée par l’ADEME et GRDF, en partenariat avec les Voies Navigables de France, l’équipe Conseil d’Elcimaï et le cabinet Ekinos ont travaillé sur le « potentiel du bioGNC dans la navigation fluviale et maritime côtière ».
Après 1 an de travail, l’étude est publiée et met en lumière le potentiel du bioGNC pour réduire de 80 à 85% les émissions de GES par rapport au carburant couramment utilisé, le GNR (Gazole Non Routier).
Des stratégies existent pour faire émerger la filière
Avec des avantages environnementaux clairs, cette solution se heurte encore à des défis techniques et financiers : conversion des moteurs, infrastructures et organisation de l’avitaillement…
Le champ d’actions est large pour répondre aux enjeux et aux besoins des acteurs et des investisseurs du secteur, comme :
- Constituer un cadre réglementaire clair
- Sensibiliser les acteurs à la solution bioGNC
- Mettre en place des démonstrateurs
- Mutualiser les stations d’avitaillement pour différents usages fluviaux (notamment autour de sites industriels) ainsi qu’en mobilité terrestre
- Proposer des aides financières et techniques aux armateurs et aux motoristes
- Stabiliser et sécuriser l’évolution du prix du bioGNC
Le bioGNC pourrait alors équiper entre 12% et 40% des flottes fluviales et côtières, avec un fort potentiel pour :
- Les flottes avec des temps de navigation courts (inférieur à trois jour)
- Les unités de taille moyenne à grande qui permettent un meilleur stockage du BioGNC.
Pour aller plus loin
Rendez-vous sur la Librairie ADEME pour consulter l’étude : https://librairie.ademe.fr/7631-potentiel-du-biognc-dans-la-navigation-fluviale-et-maritime-cotiere.html
Sources :
- Actu Environnement, Le transport maritime mondial se fixe des jalons pour sa décarbonation, juillet 2024.
- Le Monde, COP27 : le fret maritime est l’un des plus grands émetteurs de CO2, et il tarde à changer de cap« , novembre 2022
- Voies Navigables de France, Présentation BioGNC, novembre 2023.
Publié le
09/10/2024
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