Prévention des déchets ménagers: On peut-faire beaucoup mieux !

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Au 1er janvier 2012, l’élaboration de programmes locaux de prévention des déchets ménagers et assimilés (PLPDMA) a été rendue obligatoire. La prévention de la production de déchets consiste à réduire la quantité et la nocivité des déchets produits en intervenant sur leur mode de production et sur leur consommation (y compris le réemploi et la réutilisation). Le PLPDMA consiste, lui, en la mise en œuvre, par les acteurs d’un territoire, d’actions coordonnées visant à atteindre les objectifs définis à l’issue du diagnostic du territoire, notamment en matière de réduction des déchets ménagers et assimilés (DMA). Il permet ainsi de territorialiser et de préciser des objectifs opérationnels de prévention des déchets, et de définir les actions à mettre en place pour y parvenir.

La loi «AGEC» de février 2020 prévoit de réduire les DMA produits par habitant de 15 % d’ici à 2O30. Cette politique s’intègre désormais dans le cadre plus large de la transition vers l’économie circulaire et l’utilisation efficace des ressources. Or, les cabinets de conseil d’ingénierie qui accompagnent les territoires constatent que, si chacun reconnaît l’urgence d’agir pour atteindre les objectifs réglementaires, les moyens déployés sont très loin d’être suffisants. Les actions de prévention demeurent beaucoup trop rares, alors qu’elles sont la clé afin d’enclencher efficacement la lutte contre la production des déchets ménagers.

Pour les réduire de 10 %, il faudrait multiplier par dix les moyens consacrés à la prévention et commencer par renforcer l’information du public. L’enjeu est autant environnemental qu’économique : le coût de cette prévention
s’élève aujourd’hui à 1 euro par habitant et par an alors que celui de la gestion est en moyenne 100 fois supérieur
(source: Ademe). Il est impératif d’amener le public à changer ses habitudes de consommation : inciter à privilégier le vrac, le « fait maison » ; généraliser le réemploi et la seconde main, mais aussi la location plutôt que l’achat. La finalité du PLPDMA est bien ce changement de regard sur la consommation. Hélas, et en dépit des bons résultats obtenus par ceux qui se sont mobilisés, seul 40 % des territoires l’ont formalisé
(source: Sinoe).

Toutes actions confondues, le potentiel de réduction est de plus de 100 kg par habitant. Il faut donc accélérer. Démultiplier les points d’échange de flux et de réemploi est aussi primordial. Un quart des objets jetés sont réemployables et constituent une source phénoménale d’activité économique, notamment en ces temps d’inflation ! Dotons l’ensemble du territoire français de points d’échange, de sorte que chacun en ait un à moins de quinze minutes à vélo de chez lui, par exemple. Voire, osons inscrire dans la loi l’interdiction de jeter des objets réparables.

L’urgence est à l’information et au changement d’échelle dans les actions menées. Si les initiatives et les expériences sont encore trop peu nombreuses,elles n’en sont pas moins efficaces et montrent leur impact positif.


Généralisons-les !

Merci à Jean-Christophe et Léa de l’équipe Elcimaï environnement pour cette Tribune paru sur l’hebdomadaire « la Gazette »

Publié le

09/06/2023

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